Podcast « Libère ton jeu » – Épisode 6 : Football – Pourquoi tu déjoues en match alors que tu es performant à l’entraînement ?

28 Juin 2025

Tu performes à l’entraînement mais, en match, tu passes à côté ? Dans cet épisode, je t’explique ce qui se passe réellement dans ton cerveau en situation de stress, et comment reprendre le contrôle avec des outils concrets issus des neurosciences.

Pourquoi tu déjoues le jour du match (et comment l’éviter)

Tu es bon à l’entraînement, mais en match, tu ne retrouves pas ton niveau ? Tu rates des gestes simples, tu perds ta lucidité, tu sens que tu n’es plus toi-même ? Ce phénomène s’appelle tout simplement… déjouer.

Et bonne nouvelle : ce n’est ni un mystère, ni une fatalité. C’est quelque chose de mesurable et de compréhensible.

1. Ce que disent les neurosciences

Une étude néerlandaise de 2021 a montré ce qui se passe dans le cerveau d’un joueur au moment de performer :

  • ✅ Plus on ajoute de contexte (public, enjeu, pénalités), plus le cortex frontal s’active.
  • ✅ Ce cortex est utile pour analyser… mais il inhibe les actions spontanées.
  • ✅ Résultat : moins de fluidité, moins de confiance, plus de maladresse.

En clair : tu penses trop. Et ton cerveau bloque ton corps.

2. Les signes classiques du joueur qui déjoue

  • Tu es surclassé mentalement par la situation.
  • Tu joues en retenue, tu analyses chaque action.
  • Tu veux trop bien faire et tu sur-réfléchis.
  • Tu crains de décevoir (le coach, la famille, le public).

3. Le bon réflexe mental à adopter

Ce n’est pas ton niveau qui te fait défaut, mais ton rapport au contexte. Voici les clés pour retrouver tes moyens :

  • ✅ Identifie les pensées parasites (peur de l’enjeu, regard des autres, comparaison).
  • ✅ Décentre-toi du contexte et recentre-toi sur la tâche à accomplir.
  • ✅ Crée une routine mentale simple à activer (respiration, visualisation rapide, mission claire).

4. Rappelle-toi ce que tu sais faire

Si tu es sur le terrain, c’est que tu as des qualités. Tu sais jouer. Tu dois seulement retrouver le bon canal d’activation. Plus tu simplifies, plus tu joues libéré.

Conclusion

Déjouer n’est pas une question de faiblesse. C’est une surcharge mentale à désactiver. À toi d’apprendre à t’en libérer.

Et n’oublie pas :
Libère ton jeu.

Transcription

Salut, bienvenue sur ton podcast de Préparmental. Petite précision importante avant de démarrer. Rappelle-toi que pour être efficace, la préparation mentale doit être faite sur mesure. Ici, je te donne des conseils généraux basés sur ma longue expérience, mais ça ne remplace pas des séances avec ton préparateur mental personnel. Un jour, un joueur m’a dit Astrid, si tu me voyais quand je joue avec mes potes au CityStade, mais comme je suis trop fort, pourquoi je n’arrive pas à être comme ça le weekend quand je joue un match officiel avec mon équipe ? Dans cet épisode, c’est à cette question que je veux répondre. Je vais t’expliquer ce qui se passe dans ton cerveau quand tu es en train de jouer, et peut-être que ça va t’expliquer pourquoi parfois tu es moins performant durant certains matchs par rapport aux entraînements ou en matchs amicals, par exemple. Observons un peu autour de nous ce que nous avons déjà pu constater toi et moi. Des joueurs trop forts habituellement, qui déjouent sur certains matchs importants, comme des matchs décisifs à élimination directe, des play-offs, des play-outs ou quand ils sont surclassés, des joueurs qui ratent des penalties, des joueurs soudain inexistants pendant un match, et quelles frustrations pour ces joueurs. Ils ont passé tout le match à être comme, en dehors de leur corps, incapables d’être proactifs et d’avoir les mêmes sensations que d’habitude. Et tout le monde se dit alors, c’est à cause de la pression. Ils gèrent pas la pression. Il y a de ça, mais c’est aussi un peu plus complexe. En réalité, il y a un phénomène très intéressant qui se passe dans le cerveau au moment de la performance. Ça fait pas très longtemps qu’on le sait, parce qu’il aura fallu une expérience faite par des neuroscientifiques pour le savoir. Et ça n’a été fait qu’en 2021. Je te raconte l’expérience. Pour savoir ce qui se passe dans le cerveau d’un joueur au moment de la performance, des scientifiques néerlandais ont mis des électrodes sur la tête de joueurs et leur ont demandé de tirer des pénalties. D’abord, on les a mis face à un gardien qu’ils connaissaient. Ensuite, un gardien qu’ils ne connaissaient pas. On a ensuite ajouté du public qui les observait. Puis on a ajouté un enjeu. Et bien, ce qui a été découvert, c’est que plus on augmentait la charge du contexte, plus le cortex préfrontal, la zone de notre cerveau qui procède à des analyses en temps réel sur une situation et qui évalue les risques en mode punition récompense, plus cette zone, donc, s’allume. Mais surtout, on a compris que lorsque cette zone s’active, alors c’est notre cortex moteur qui s’allume moins. Donc, cette expérience prouve que lorsque les joueurs analysent trop le contexte autour d’eux, leurs capacités motrices à pratiquer leurs sports sont impactées. Alors voilà peut-être ce qui se passe dans ton cerveau. Tu analyses trop le contexte. Voici quelques exemples. Tu penses trop au coach quand tu joues. Tu as peur de le décevoir et que ça puisse avoir des conséquences pour toi après. Tu penses trop au fait que ta famille est venue te voir et tu veux pas les décevoir. Tu penses trop au public peut-être qui pourrait te critiquer. Tu penses trop à la saison prochaine. Tu es trop pressé et inquiet que ta carrière ne décolle jamais. Tu te compares aux autres peut-être ? Bref, je vais pas tous te les faire, il y en a beaucoup trop. Alors voici quelques conseils de coach mental que je peux te donner. D’abord, j’aimerais que tu réfléchisses au fait que ta performance, tes qualités, n’ont rien à voir avec le contexte. Qu’il pleuve, qu’il neige, que tu joues avec la première équipe ou en réserve, que tu joues contre X ou Y n’est pas censé changer ce que tu sais faire. Qu’il y ait beaucoup de publics ou pas, qu’il y ait des gens pour t’évaluer ou pas, ça n’a rien à voir avec ce que tu sais faire. Et ce que tu sais faire, tu sais faire. Point. Pense donc bien à ne pas te laisser aspirer par le contexte autour de ton match. Et assure-toi que tu es bien conscient que tu sais de quoi tu es capable en toutes circonstances. Ensuite, notre cerveau ne peut pas penser deux choses en même temps. Tiens, vas-y, essaye. Essaye de penser à la fois à une glace et à un cheval. Tu peux les voir côte à côte peut-être. Tu ne peux pas vraiment penser à ces deux choses différemment en même temps. Donc il faut faire diversion. Pour ne pas trop penser au contexte, je te propose de penser à ta performance à la place. Quels sont les gestes que tu veux faire ? Pense même aux basiques. Quelles sont les missions que tu te donnes pendant le match ? Quelle attitude tu veux renvoyer ? Et une fois que tu t’es fait une liste de ce que l’on appelle tes objectifs de tâche ou de performance dans mon jargon, tu peux maintenant fermer les yeux et te visualiser en train de les faire tous ces gestes. Et maisi le plus de détails possibles. Les sons associés, les sensations physiques associées. Et tu verras, ça va tout de suite augmenter ta confiance et ta motivation. Et ça va activer ta zone moteur et bien moins le cortex préfrontal. Voilà mes conseils de prépa mentale pour toi. Abonne-toi à mes podcasts pour ne pas manquer les prochains épisodes. Si tu as besoin que je traite d’un thème en particulier, n’hésite pas à m’écrire. J’espère t’avoir été utile aujourd’hui et n’oublie pas, Libère ton jeu !

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