Tu joues en te demandant ce que pensent ton coach, tes coéquipiers ou les réseaux sociaux ? Dans cet épisode, je t’explique comment le regard des autres agit sur ton mental et tes performances… et comment reprendre le contrôle pour jouer libéré.
Comment se libérer du regard des autres quand on joue sous pression ?
Tu sens le regard de ton coach, de tes coéquipiers, de ton entourage ou du public quand tu joues ? Tu veux bien faire… mais tu es figé intérieurement ? Le regard des autres peut parasiter ton attention, ta confiance et ton jeu.
Ce n’est pas un problème rare. À l’ère des réseaux sociaux, des commentaires, des stories et du buzz, tout le monde s’expose. Et quand tu fais du sport, en compétition, ce regard devient encore plus pesant.
1. Pourquoi c’est si dur aujourd’hui
Il y a 20 ans, tu ratais ton match, tu sortais. Fin de l’histoire. Aujourd’hui, tu joues sous la menace d’un clip viral, d’un jugement en ligne ou dans ton propre club. Et ce stress est réel.
Mais ce n’est pas irrémédiable. Il existe des leviers mentaux pour te recentrer sur ton jeu.
2. Premier exercice : fais le tri
- ✅ Qui a une vraie influence sur ta carrière (coach, encadrement) ?
- ✅ Qui t’encourage ou t’aide vraiment à progresser ?
- 🚫 Qui te juge sans comprendre ta réalité ?
Fais cette liste mentalement et efface les noms qui ne comptent pas vraiment. Ta tête est un espace de performance, pas une chambre d’écho des opinions externes.
3. Deuxième exercice : reviens au corps
Le regard des autres agit sur ton mental car tu montes dans ta tête. Pour t’en libérer : reviens à tes sensations : respiration, appuis, passes, jeu direct. Plus tu es ancré, moins tu es impacté.
4. Troisième exercice : focalisation immédiate
Avant un match, concentre-toi sur 2 ou 3 objectifs clairs liés au jeu, pas à l’évaluation : par exemple : réussir 5 passes propres, demander 4 ballons, faire un appel tranchant.
Ce type d’objectif t’ancre et évite que ton esprit dérive vers le regard extérieur.
Conclusion
Le regard des autres est partout. Mais ton mental t’appartient. Reprends le contrôle, et concentre-toi sur ce que tu fais. Le reste… suivra.
Et n’oublie pas :
Libère ton jeu.
Transcription
Salut, bienvenue sur ton podcast de Prépa Mental. Pense à t’abonner de suite pour ne pas manquer les autres épisodes et partage si tu trouves le contenu intéressant. Je poste en général toutes les fins de semaine. Une précision importante avant de démarrer. Rappelle-toi que pour être efficace, la préparation mentale doit être faite sur mesure. Ici, je te donne des conseils généraux, mais ça ne remplace pas des séances avec ton préparateur mental personnel. Aujourd’hui, on parle d’un thème sensible pour beaucoup de monde, même en dehors du sport, le regard des autres. On y est particulièrement sensible durant l’adolescence, parce que la comparaison aux autres fait partie des mécanismes d’adaptation sociale. Mais cela peut nous poursuivre encore bien longtemps, surtout si l’on fait un sport ou un métier qui nous expose beaucoup. Et sûrement que les sportifs n’ont jamais été aussi sensibles au regard des autres que ceux de cette génération. Merci qui ? Les réseaux sociaux en première ligne. À l’ère du selfie, des comptes Instagram, TikTok et autres, au moment où tout le monde peut commenter et critiquer les moindres faits et gestes de tout le monde, au moment où plus personne n’est anonyme, et où le culte de soi est à son paroxysme, on est à fond dans le thème. C’est vrai ça, on n’arrête plus de se donner à voir aux autres. Regarde-moi avec mes podcasts, j’amène ma phrase aussi. Et je pense qu’on ne peut pas comprendre les sportifs d’aujourd’hui et leur mindset si on met ça de côté. C’est trop fort pour qu’on l’oublie. Tous les anciens, depuis 35 ans, ne peuvent pas imaginer ce que ça fait d’être sportif à l’ère des réseaux sociaux, et quel impact ça peut avoir sur la performance. Mais soyons clairs, je ne veux pas dire que c’est directement et uniquement les réseaux sociaux, mais plutôt la tonalité que tout ça donne à notre société actuelle, surtout chez les jeunes. J’ai l’impression que tout ça les a sensibilisés, dans le sens rendu sensible, encore plus au regard des autres. Là où des gens de ma génération pouvaient vivre avec cette idée que tout le monde s’en fiche, de moi et de ma vie et de mes erreurs, c’est bien plus rare pour les jeunes aujourd’hui, qui peuvent vivre avec le sentiment permanent que tout le monde les juge et les regarde en permanence. Dans ces conditions de base dans lesquelles on baigne tous, on ne peut pas minimiser l’impact possible sur les performances. Car le principe de base de la performance et de ce qu’on appelle l’état de flot, c’est-à-dire cet état de grâce où tout son potentiel se révèle, c’est justement le fait qu’on n’a rien dans son esprit autre que le moment présent et le 100 % de ses capacités. Donc, si le regard des autres ou la peur du regard des autres s’invite dans ton esprit, alors le flot, tu peux oublier. Tu vois Goku dans Dragon Ball Super, l’ultra-instinct, tout ça ? C’est ça qu’on cherche. Rien qui vienne faire parasite entre ton corps et ta performance. Bon, on va pas se mentir, si tu fais un sport très exposé comme le football, alors là, c’est la fête. Il y a toujours du monde pour du foot. Et ça commande et ça donne son avis et sa critique. Direct, au bord du terrain. Je te jure, je vis de grands, grands moments dans les stades. Et sur les réseaux ? Tellement violents, tellement décomplexés. Et puis, même à l’école, ça va parler. Si ton équipe a pris une claque, une taule, on dit en Suisse, c’est parti pour les moqueries. Et si tu te fais virer de la sélection, ou de l’académie, ou si t’es plus titulaire, le cauchemar. Bon, je crois qu’on pourra pas faire évoluer les choses dans ce domaine, toi et moi. Les gens critiquent et critiqueront. Ça fait sans doute partie du monde du sport et de la vie. Donc, si on ne peut pas changer ce qui est extérieur à toi, on peut sans doute changer ce qui est à l’intérieur de toi, c’est-à-dire ta façon de voir les choses. Alors premier exercice, fais la liste de ceux qui sont dans ta tête quand tu joues, et cherche vraiment bien. Allez, le coach, le public, tes coéquipiers, les journalistes, les scouts, tes parents, ta famille peut-être en général, tes potes. Faisons un premier tri. Gardons ceux qui sont légitimes dans leur critique, et éliminons de ta tête les gens qui n’y connaissent rien. Peut-être la plupart de tes potes, en fait, j’imagine. Ou comme le public, au sens général. Combien de fois dans un même match, j’ai entendu un joueur être encensé par quelqu’un et démoli par quelqu’un d’autre ? Peut-être que ta famille aussi appartient à ce premier tri. Même s’ils te suivent depuis le début, malgré tout, ils ne connaissent pas ce milieu comme toi tu le connais, c’est-à-dire de l’intérieur. Quand quelqu’un de ton entourage te dit t’es pas assez méchant sur le terrain, qui sait, c’est peut-être pas vrai. Maintenant, faisons un deuxième tri. Enlevons de ta tête ceux qui n’ont pas d’importance dans les prises de décision pour ton temps de jeu et ta carrière. Par exemple, tes coéquipiers. Même si ce n’est jamais agréable être critiqué au sein de son propre groupe, n’oublie pas que chacun pense d’abord à soi et à sa propre carrière. Et malgré tout, même si certains te critiquent, ce n’est pas eux qui gèrent ta carrière et ton temps de jeu. Tu peux donc légitimement les faire sortir de ton esprit. Ensuite, les journalistes, si tu es concerné par ça. Eux, ils font leur métier de journaliste. Dans le monde du sport, chacun a son rôle. Et les journalistes sont aussi là pour attirer l’attention du lecteur ou du spectateur, en mettant en avant ce qui ne va pas et parfois en rajouter un tout petit peu sur le drama. Pourquoi pas ? Mais c’est leur fonction. Ce n’est pas personnel contre les joueurs. Qui reste-t-il alors dans ta tête ? Sans doute le coach. Et pourtant lui-même aimerait que tu te libères de ça. Il est sans doute le premier qui a le plus envie que tu ne penses pas à lui quand tu joues. Ou alors ce n’est pas un bon coach. Je vais te proposer trois techniques pour le garder hors de ta tête. Mais ce sont trois techniques qu’il faudrait que tu développes à l’aide d’un préparateur mental personnel. D’abord, fixe-toi les objectifs de matchs qui sont basés sur les gestes et non pas sur le résultat. Par exemple, ok, prochain match, je me concentre sur soigner mes passes, trouver les espaces, encourager mes coéquipiers, faire beaucoup d’appels, etc., etc. Deuxième technique, quand tu sens que tu penses au coach ou à ce qu’il se dit de toi, reviens dans les sensations physiques que tu ressens. Genre écoute ton cœur battre pendant cinq secondes ou ta respiration et ramène ton focus sur le ici et maintenant de ton corps et de ce que tu es en train de faire. Et troisième technique, quand tu sens sur le terrain que tu te mets à réfléchir et analyser, dis-toi quelque chose comme j’ai pas le temps, je dois jouer là, je verrai plus tard. Et d’ailleurs c’est une technique que je conseille aux joueurs en général qui ont tendance à trop réfléchir pendant qu’ils jouent. Dis-toi juste j’ai pas le temps de réfléchir là, je dois jouer là, je verrai plus tard. Tu verras ça c’est pas mal, ça marche assez bien. Et si ce qui te bloque c’est en particulier la peur de l’erreur, va écouter mon épisode qui parle de ça en particulier. Voilà, c’était mes conseils de prépar mentale pour toi. Abonne-toi à cette émission pour ne rien manquer des prochains épisodes. Et écris-moi si tu as des thèmes à me proposer. J’espère t’avoir été utile aujourd’hui et n’oublie pas, Libère ton jeu !