Podcast « Libère ton jeu » – Épisode 4 : Football – Gérer le manque de temps de jeu sans te démobiliser

28 Juin 2025

Le temps de jeu est l’un des sujets les plus sensibles pour les joueurs… et pour les coachs. Ce moment où tu ne rentres pas, ou si peu, peut vite devenir destructeur. Dans cet épisode, découvre comment inverser ta posture mentale et transformer cette phase difficile en levier de progression.

Le temps de jeu : comment le gérer quand tu ne joues pas (ou peu) ?

Tu es sur le banc plus souvent que tu le voudrais ? Tu rentres parfois 10 minutes en fin de match, ou pas du tout ? Tu n’es pas seul. Le manque de temps de jeu est une réalité que vivent tous les joueurs à un moment de leur parcours, peu importe leur niveau.

Mais ce que tu fais de cette période peut tout changer pour la suite de ta carrière.

1. Faire du banc une étape, pas un échec

Être sur le banc n’est pas une honte sociale, ni un signe d’échec. C’est une phase normale du sport de haut niveau. Même les pros passent par là. Et ce n’est pas toujours une sanction.

Ce que tu vis, c’est un moment stratégique à utiliser pour grandir mentalement, clarifier tes intentions, et envoyer un signal clair à ton coach : tu es là, prêt à entrer.

2. Les 4 pièges classiques à éviter

  • Te décourager et relâcher ton hygiène de vie.
  • Être frustré, amer ou conflictuel avec le staff.
  • Perdre en intensité à l’entraînement.
  • Te désengager mentalement du projet collectif.

Ces réactions sont naturelles, mais elles te nuisent à long terme. Ton coach les voit. Et même inconsciemment, il t’oubliera comme option… ou te reprochera ton attitude.

3. Le bon modèle mental à adopter

Je le dis à mes joueurs : ne reste pas enfermé dans une vision “c’est contre moi”. Les choix du coach sont souvent stratégiques, pas personnels.

Il gère un effectif, un match, une dynamique. Il prépare des entrées spécifiques selon les scénarios. Le bon joueur est celui qui est prêt – physiquement et mentalement – à répondre présent quand son moment viendra.

4. Prépare ton retour dans le jeu

  • ✅ Reste pro à l’entraînement (ton attitude compte).
  • ✅ Prends du recul émotionnel (parle avec ton préparateur mental, pas ton ego).
  • ✅ Mets à profit cette phase pour travailler tes points faibles.
  • ✅ Continue de t’informer, d’analyser, d’être stratégique.

Tu peux ainsi transformer le manque de temps de jeu en phase d’accélération mentale. Et quand ton tour viendra, tu seras plus prêt que jamais.

Conclusion

Le temps de jeu est précieux. Mais ce que tu fais en dehors du jeu l’est tout autant. Ne subis plus cette situation. Travaille-toi. Gagne en maturité. Et quand ton moment arrive, fais-le compter.

Et n’oublie pas :
Libère ton jeu.

Transcription

Salut, bienvenue sur ton podcast de PrépaMental. Petite précision importante avant de démarrer. Rappelle-toi que pour être efficace, la préparation mentale doit être faite sur mesure. Ici, je te donne des conseils généraux basés sur ma longue expérience, mais ça ne remplace pas des séances avec ton préparateur mental personnel. Aujourd’hui, je te parle d’un sujet sensible, le temps de jeu. Première cause de tension et de dissension dans un vestiaire. Évidemment, quand on a une passion pour son sport, on veut jouer. Et il est globalement admis que le foot n’a de sens que si on joue les matchs. Sinon, à quoi bon ? Sauf que passé un certain âge, les coaches ne font plus tourner l’équipe. On passe de tout le monde doit jouer pour progresser à je mets les joueurs dans le but de gagner le match. Le coach passe d’éducateur à responsable des résultats. Ce qui n’est pas du tout la même posture, tu seras d’accord avec moi. Et c’est là qu’arrivent les problèmes. Chaque joueur veut avoir du temps de jeu, mais le coach ne peut pas donner 90 minutes à tout le monde. J’espère que tu seras d’accord avec moi qu’il faut que tu clarifies cette question dans ta tête, car t’as déjà sans doute compris qu’un jour ou l’autre, et peu importe ton niveau, tu vas faire du ban. Et c’est sans doute la première chose que tu dois comprendre. Faire du ban, c’est pas forcément une honte sociale. C’est les amateurs qui pensent comme ça. Faire du ban, ça fait partie du monde de l’élite, du monde professionnel. Il n’y a pas un joueur pro qui n’ait jamais fait de ban dans sa vie. Donc, si ça fait partie de ton futur métier, il faut que tu apprennes à le gérer. Sinon quoi ? De un, tu vas être frustré et négatif. Tu vas rentrer après les matchs en colère, ce qui ne sera bon ni pour toi ni pour tes proches. De deux, tu vas moins bien t’entraîner, parce que tu te demanderas si ça vaut vraiment la peine de continuer à faire autant d’efforts pour si peu de minutes de jeu. De trois, sur le ban, tu vas tirer la gueule, tu seras totalement désactivé et ton coach risque même d’oublier que t’es une option. Et de quatre, si tu finis par rentrer, tu feras une mauvaise entrée, surtout si c’est pour les cinq ou dix dernières minutes de match. Et ça, ça va rendre fou ton coach qui te reprochera ta mauvaise attitude. Donc allez, on sort de ça ! Voici le modèle mental que je donne à mes joueurs quand ils vivent cette situation. En premier lieu, je te propose de changer de point de vue. Observe maintenant avec moi le point de vue du coach. Tu crois qu’il a quelque chose contre toi personnellement ? Tu crois qu’il fait ses choix basés uniquement sur les joueurs qu’il aime ? Et qu’en gros, si t’es pas titulaire, c’est qu’il t’aime pas ? Si tu es en voie de professionnalisation, tu ne peux pas penser comme ça. Un jour, un entraîneur m’a dit Tu sais, mon travail, c’est pas de donner du temps de jeu aux joueurs comme on donne des bonbons à tes enfants. Moi, mon travail, c’est de faire gagner des matchs à mon équipe. Et quand il m’a dit ça, tu vois, ça m’a fait beaucoup réfléchir à quelle était la posture du coach et quel était le malentendu par rapport à ses joueurs. Le coach ne choisit pas en fonction de qui il aime. Il choisit en fonction d’une stratégie à mettre en place. Lui, il voit le match dans son ensemble. Il envisage l’adversaire, tous les scénarios possibles. Imagine un chef de guerre qui a toute une armée à sa disposition. S’il est malin, il n’envoie pas tous ses soldats dans la bataille en même temps. Il va étudier le terrain, les adversaires, envisager différents scénarios et il fera ses choix en fonction. Par exemple, un bon entraîneur sait qu’il va avoir besoin de sans frais, surtout en attaque, sur les vingt dernières minutes. Parce que stratégiquement, c’est quand même le bon moment pour essayer de finir les défenseurs adverses qui sont à fond depuis déjà plus d’une heure. Donc mon premier conseil, c’est que tu sortes de cette vision où tu ne perçois que toi et que tu prends tout personnellement. Essaye de voir la situation du point de vue du coach, et la situation de ton équipe aussi d’ailleurs. Est-ce qu’il y a urgence à faire des points ? Est-ce qu’il y a un titre en jeu ? Est-ce que le coach est serein ou est-ce qu’il reçoit des pressions qui l’empêchent de voir différentes options de jeu et différents types de joueurs ? Maintenant qu’on est sorti de la parano, on peut redevenir constructif. Je te conseille désormais de sortir de cette injonction où seul le jour du match compte. Il faut que tu réalises que ton travail de footballeur va bien au-delà du jour du match, qu’il est peut-être temps de réinvestir plus efficacement les entraînements. Quand je compare mes athlètes comme les nageurs, les gymnastes, à mes footballeurs, eux, ils n’ont pas des compétitions tous les week-ends. Pour autant, ils s’entraînent comme des fous parce qu’ils ont compris que les entraînements c’est le cœur de leur évolution. Mais étrangement, le footballeur sort progressivement de cette vision pour s’enfermer dans l’idée que seul le match compte. Tu n’as pas beaucoup de temps de jeu en ce moment ? Eh bien, trouve-toi des objectifs de progression que tu pourras travailler à l’entraînement, ou chez toi, ou avec un préparateur personnel. Ta technique pourrait être améliorée, ta vision de jeu, tes prises d’infos, tu sais bien que oui. Alors, il est temps de profiter du fait que tu joues moins pour travailler tes points faibles, sans avoir peur que le coach se sanctionne en te mettant sur le banc parce que tu te concentres sur tes points faibles. Et avec cette posture, tu te prépares pour la prochaine phase de ta carrière. Tu investis sur toi-même, tu gagnes en maturité, et lorsque ton moment viendra, tu seras plus prêt qu’aujourd’hui. Si tu ressens trop de frustration face à ta structure, tu peux même inverser le rapport de force. Tu peux te dire qu’aujourd’hui, c’est toi qui te sert de, qui te sert de leur infrastructure, de leur terrain, de leur salle de muscu, de leur coach pourquoi pas, pour te préparer aux prochaines options qui vont se présenter à toi dans le futur. Et cerise sur le gâteau, avec une telle posture mentale et une telle attitude, t’as bien des chances que ton temps de jeu augmente car ton coach va finir par être sensible à ton évolution. Donc, t’as tout à y gagner ! Voilà mes conseils de prépa mentale pour toi. Abonne-toi à mes podcasts pour ne pas manquer les prochains épisodes. Et si tu as besoin que je te traite dans le thème en particulier, n’hésite pas à m’écrire. J’espère t’avoir été utile aujourd’hui, et n’oublie pas, libère ton jeu !

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